Les pas qui battent le macadam des rues de Los Angeles sont rythmés, pressant tout l’est la dynamique de la ville en elle-même. Les bavardages sont de rigueurs, les commérages se fructifient au même titre que la bourse qui fait tant parler d’elle en politique. Bras dessous, bras dessous, ta sœur ainée observe le monde qui vous entoure de toute sa hauteur, un fier sourire sur son visage de femme au foyer parfaite et dévouée. Votre mère aurait été fière d’elle bien que tout comme toi, elle possédait une grande part d’aventure encore bien vivace par ses souvenirs et l’éducation qu’elle avait pu vous transmettre. A cette pensée tu souris d’un air mélancolique et agréable à la fois. Ella pousse la porte d’une boutique de prêt à porter pour dénicher une robe de soirée à la hauteur de la réception que donne son mari – plutôt conservateur – en fin de semaine. Contrairement à ton lien fraternel tu n’avais jamais été une grande friande des tendances de modes actuelles, car après tout pour selon tes pensées la mode se démode et ne cesse de refaire chaque jour que dieu fait. Une fois à l’intérieur du commerce de vêtements, tu déambules doucement à la suite de ta frangine en regardant brièvement les tenues hautes coutures et parsemées de couleurs. « Regarde-moi un peu ça Cate ! C’est le genre de tenue qui t’irait à merveille pour cette réception ! ». Te dit-elle d’une voix enjouée et malicieuse. Dès lors, tu sais qu’elle trame une idée en tête, une idée qu’elle compte bien mettre en application mais pour déroger à la règle tu ne comptes guère en faire partie. « Ah parce que tu comptes me voir dans ses soirées paillettes et politesses mondaines ? Désolé soeurette mais c’est une carrière d’institutrice que j’ai choisi et non la jeune mère au foyer attractive tout ce qui s’ensuit en étant la femme de Paul. ». Ton sourire traduit son respect pour le choix d’existence qu’elle a choisi. La dessus, tu avais toujours respecté le choix de tes proches, en particulier les membres de ta famille. Le mariage d’Ella battait un peu de l’aile ces derniers temps, et toutes ses festivités qu’elle organisait lui permettait sans doute de prendre le large, de réfléchit à la suite de leur histoire. Passant une main dans ses cheveux d’un blond beaucoup plus soutenu que les tiens, Ella hausse les épaules en soupirant. « Oui, je sais excuse moi … Mais j’aimerai tellement que tu rencontres quelqu’un ! Tu as tellement la tête dans ton boulot que j’ai l’impression que tu en oublis le reste, l’essentiel de ta vie. ». Tes doigts flirtent entre les cintres retenant de magnifiques robes de couleurs blanches et d’autres de couleurs plus douces et vives en ce début d’été. Tu la considères d’un sourire entendu, après tout elle n’était pas ton ainée pour rien et cette tendance sans nom à toujours vouloir ton bien être demeurait depuis la mort de votre mère. Lui en vouloir ? C’était impossible, tu l’aimais beaucoup trop pour cela. Alors tu préfères opter pour le registre de la rigolade et surtout de la non prise de tête. « Mais c’est l’essentiel Ella, le progrès, les mœurs changent et crois-moi ça vaut le coup d’en faire partie ! ». Tes prunelles et ton choix jettent leur dévolu sur une robe d’été légère de couleur d’un bleu azuréen. Tu en saisi le cintre pour la mettre dans les mains de ta grande sœur. « Porte celle-ci, elle te mettra en valeur. ». Lui dis-tu en déposant un baiser sur sa joue juste avant de reprendre. « Je dois filer mais on se retrouve pour le déjeuner ce week end promis. Ah et au fait ne t’inquiète, mon intérêt de cœur est loin d’être aussi désert que tu le penses. ». Un rictus espiègle t’échappe, alors que tu quittes la boutique laissant ta sœur plutôt surprise et perplexe. Ton ambitieux amoureuse est loin d’être désert mais plutôt compliqué à dire vrai.